5 : C’est le nombre de groupes de supporters qui investissent les travées de Pierre Ratte avant chaque match à domicile. Qu’ils soient là depuis de nombreuses années ou depuis quelques mois, chaque groupe contribue à la réputation de notre volcan.
Parce qu’ils sont essentiels à l’image du Saint-Quentin Basket-Ball, le club a souhaité mettre en avant chaque groupe à travers l’un ou l’une de ses adhérents.
Dans ce 4ᵉ épisode, nous retrouvons Brice et Philippe Leneutre, vice-président et président des stimulants.
Tout d’abord, bonjour à tous les deux. Pouvez-vous nous présenter votre groupe ?
Philippe : Bonjour, alors nous sommes le groupe des Stimulants. Il faut savoir que ce nom est en place depuis 1995 puisque, avant cette date, nous étions les “musiciens du basket”. Nous supportons donc le Saint-Quentin Basket-Ball depuis une petite quarantaine d’années.
Votre particularité, c’est que vous n’êtes pas exclusivement réservés au basket, c’est ça ?
Philippe : Oui, exactement. Nous sommes aussi présents à beaucoup de carnavals, sur des brocantes, et à tout ce qui nous est proposé.
Brice : C’est vrai que, pour nous, c’est un peu particulier car nous ne sommes pas comme les autres groupes de supporters qui eux, sont dédiés uniquement au basket. Les Stimulants, c’est une association de musique qui ne dépend pas que du SQBB. C’est aussi pour ça que nous pouvons être absents à certains matchs de la saison car nous avons d’autres événements en parallèle. Cependant, on a conscience que nous sommes reconnus comme la musique du basket.

Pouvez-vous vous présenter vous-mêmes désormais ?
Philippe : Moi, c’est Philippe Leneutre, retraité et président des Stimulants. J’ai travaillé à l’usine de “La Couronne” de Saint-Quentin. Je suis l’un des quatre membres fondateurs du groupe de musiciens, mais malheureusement, à ce jour, les trois autres créateurs sont décédés.
Brice : Pour ma part, je m’appelle Brice Leneutre, je suis le fils de Philippe et le vice-président du groupe. Actuellement, j’ai 27 ans, je suis en intérim et je prévois de faire une formation pour être conducteur poids lourd dans les années qui suivent.
Avec l’agenda chargé des Stimulants, trouvez-vous le temps de faire des déplacements ?
Brice : Oui, on trouve le temps d’en faire occasionnellement. Cette année, avec la musique complète, nous avons été à Gravelines, et de mon côté, je me suis déplacé à Paris, Limoges, Le Portel et Nanterre pour les matchs de championnat.
Philippe : C’est vrai que cela dépend du temps libre dont le groupe dispose, mais aussi du coût. En étant retraité, on n’a pas forcément les moyens de cumuler les déplacements.
Ces déplacements sont effectués via l’organisation du club ? Ou les Stimulants organisent-ils ce genre de déplacement en interne ?
Philippe : Dans le temps, nous organisions nous-mêmes les déplacements, mais depuis l’arrivée de Lucas (NDLR: Lucas Béthune, Responsable du développement), nous laissons le club organiser les voyages et potentielles activités sur place. D’un point de vue financier, c’est la même chose pour chacun d’entre nous donc nous laissons le club gérer ça.
Brice : Sur l’organisation du voyage, nous laissons le club gérer totalement. Cependant, il arrive que l’association des Stimulants mette la main à la poche pour soulager le coût du déplacement pour ses musiciens. C’est-à-dire que le groupe paie une partie des inscriptions pour que ses adhérents puissent plus facilement participer.

En tant que président et vice-président du groupe, diriez-vous que faire partie d’un groupe de supporters permet de nouer des liens plus facilement ?
Philippe : Pour commencer, 95% de nos musiciens aiment le basket. C’est déjà un avantage pour nouer des liens quand les adhérents possèdent des centres d’intérêt en commun. Après, les 5% restants, même s’ils n’aiment pas forcément le basket, viennent au match pour la passion de la musique. Bien évidemment, certains peuvent parfois être absents pour des raisons personnelles comme des fêtes familiales, par exemple, mais nous nous débrouillons toujours pour avoir un maximum d’adhérents présents à chaque match.
Brice : Comme je le répète, les autres groupes de supporters sont construits autour de passionnés de basket, alors que notre groupe s’est construit autour de la musique. Cela n’empêche pas que certains musiciens qui n’aimaient pas forcément le basket sont devenus de vrais fans en venant match après match.
Vous avez vu énormément de matchs du SQBB. Si vous deviez en retenir qu’un seul ?
Philippe : Récemment, je dirais Monaco. Maintenant, si je dois remonter dans le temps, je pourrais parler de Limoges, il y a 35 ans. Je me rappelle de ce déplacement que l’on avait fait en train et, en arrivant à Limoges, les supporters adverses nous avaient fait une haie d’honneur.
Il y a aussi ce match à domicile, je ne saurais plus vous dire qui était l’adversaire ce jour-là, mais Antenne 2 était présente pour capter le match et nous avait demandé en plein match de baisser le volume en tribunes car ils ne pouvaient ni enregistrer ni commenter la rencontre.
Brice : Moi, je vais dire un peu comme tout le monde, donc Monaco, l’ASVEL et le match de la montée. Mais ce qui m’a le plus marqué, c’était la montée de N1 à PRO B au Havre. À ce moment-là, tout le monde nous enterrait en disant qu’on ne gagnerait jamais là-bas. Donc forcément, quand on compare avec la rencontre face à Angers l’année dernière, il faut dire qu’on s’y attendait beaucoup moins au Havre. Donc forcément, les émotions étaient beaucoup plus fortes.

On a parlé d’un match, maintenant parlons d’un joueur qui vous a marqué ?
Philippe : Là comme ça, je dirais Bourgarel pour sa combativité et le fait que ce soit un tireur exceptionnel. Je pense qu’on ne peut pas vraiment expliquer pourquoi on est fan de tel ou tel joueur. Par exemple, si je dois choisir un joueur au club cette année, je choisirais Mathis Dossou-Yovo parce qu’il m’épate. C’est un gars qui fait le boulot des deux côtés du parquet et qui est encore jeune en plus.
Brice : Moi, plus dans ma génération car mon père a connu beaucoup plus de matchs que moi, ce serait Jimmal Ball. C’était le joueur phare d’une équipe à abattre. Il portait l’équipe sur son dos et jouait avec une sorte d’aura qui lui permettait d’être clutch quand il le fallait.
Pour cette année par contre, ce serait Lucas Boucaud. Sincèrement, tout le monde est surpris de la manière dont il a augmenté son niveau cette année. Il a choqué tout le monde, même au-delà de Saint-Quentin. Donc je pense que si je dois juger uniquement de la progression individuelle, c’est totalement lui mon chouchou.
Philippe : On parle beaucoup des joueurs, mais il faut aussi dire que nous avons un coach exceptionnel.
Brice : Je pense que c’est l’environnement du club qui est devenu beaucoup plus professionnel, là où avant, c’était familial. Il faut savoir dire merci à notre président qui a structuré le club en mettant les problèmes sur la table pour les résoudre. Nous, en tant que supporters, ça fait forcément plaisir de voir notre club se professionnaliser et rattraper le retard accumulé auparavant.
Philippe : Nous avons eu des dettes pendant de nombreuses années, mais aujourd’hui, le président actuel a remis l’église au centre du village. On sait très bien qu’il ne peut pas être à 100% sur le club étant donné qu’il a une deuxième activité, mais c’est un homme qui sait ce dont le club a besoin. C’est un président à l’écoute des différentes parties prenantes du club.
Les Stimulants sont l’un des 5 groupes de supporters qui peuplent Pierre Ratte les soirs de matchs. Que pensez-vous de cette ambiance ?
Philippe : C’est incroyable. Nous jouons la musique, les autres groupes chantent et entraînent le public dans leurs chants, et ça donne une ambiance exceptionnelle. Cette année, on a un nouveau groupe de jeunes (Blue Phoenix) qui donne beaucoup et qui est très respectueux. L’avantage d’avoir les autres groupes pour nous, c’est qu’ils reprennent quand nous arrêtons de jouer. C’est très épuisant pour nous de jouer tout le match, donc on est toujours contents de voir qu’on peut compter sur les autres groupes.
Brice : Après, il faut le dire aussi, si on a une ambiance aussi belle depuis 3 ans, c’est parce qu’il y a des résultats sur le terrain. Tout ce qui nous arrive en ce moment, c’est un ensemble. Sans les résultats sur le terrain, il y aurait moins d’ambiance, et sans les supporters, je pense que l’équipe aurait plus de mal.
Mais c’est sûr que, quand tout le Palais des Sports est en ébullition, c’est magique. Il faut se rendre compte que les murs de Pierre Ratte tremblent vraiment. Pour moi, on a largement la meilleure ambiance de France et c’est aussi parce que chez nous, il n’y a pas de temps morts. On pousse pendant tout le match, c’est une ambiance linéaire.