SOIR DE MATCH 🆚 CSP LIMOGES

L’ENJEU DU MATCH

Retrouver la victoire

De retour de Grèce avec la 1^ère victoire du SQBB à l’extérieur en Coupe d’Europe, le moral des joueurs de St Quentin s’oriente de nouveau au beau fixe. Après plusieurs défaites dans leur salle fétiche, nos Phénix vont s’attacher à retrouver le gout de la victoire comme l’exprime Noah Kirkwood dans l’entretien que j’ai eu avec lui (lire plus bas). Toutes les équipes traversent des temps faibles, le SQBB met tout en œuvre pour s’en sortir le plus vite possible en retrouvant ses valeurs défensives et collectives qui lui ont permis de prendre un bon démarrage en Betclic ELITE. En face, le CSP Limoges voyage mal et est en quête depuis plus d’un an d’une victoire loin de sa salle de Beaublanc. Après le revers subi face à l’ASVEL la semaine dernière, les hommes de Jean-Marc Dupraz, dans une salle qu’il connait parfaitement, vont de nouveau s’attacher à stopper cette spirale de défaites à l’extérieur. Mais ils devront pour cela escalader un volcan rendu incandescent par des milliers de supporters en fusion. #ENSEMBLE.

L’ADVERSAIRE

Le CSP n’est pas cassé

Pourtant fragilisé comme de la porcelaine par une gouvernance hasardeuse et encore dans la tourmente quelques jours avant la fin des engagements en Betclic ELITE, le CSP Limoges a dû se reconstruire avec une nouvelle équipe dirigeante et un effectif 2024/25 placé dans un contexte financier serré. Voir disparaitre ce club mythique aurait été cruel pour le basket français mais plus encore pour les supporters de ce club. Le CSP Limoges, c’est à la fois l’ADN et l’histoire du basket français. Un palmarès impressionnant avec 5 coupes d’Europe (C1, C2 et C3), 11 titres de Champions de France, 6 Coupes de France et 2 Tournois des As. Limoges a été le premier club français de sport collectif à remporter une Coupe d’Europe. Désormais, les tensions se sont aplanies entre toutes les parties du club, de sa direction aux supporters en passant par les partenaires. Reconstruire est le credo du Président Lionel Peluhet et du Général Manager Crawford Palmer, revenu au club durant l’été dernier. Rapidement, ils ont confirmé Jean-Marc Dupraz (Ex SQBB de 1997 à 1999) au poste de coach principal, lui aussi rentré à la maison limougeaude en janvier dernier. Avec le CSP, Jean-Marc Dupraz, jeune joueur de 20 ans, était sur le banc lors de la victoire en EuroLeague en 1993 et a gagné un titre de Champion de France en 2014 en tant que coach principal. Dans ce contexte, les dirigeants ont pris pas mal de paris sur de jeunes joueurs en développement, certains venant de PRO B ou d’autres inconnus dans le championnat Français autour de l’idole de Beaublanc, Nicolas Lang. Tous, avec l’objectif de refaire du CSP Limoges, une place essentielle et incontournable du basket Français.

ⓒ CSP Limoges

A SURVEILLER

Nicolas Lang

Resté à Limoges durant l’intersaison, Nicolas Lang (34 ans – 1.96 m) confirme qu’il est bien un snipeur exceptionnel. Avec Nadir Hifi (Paris Basket), les 2 français dominent actuellement le classement des meilleurs marqueurs de la division avec 22,3 points/match pour Nadir et 18,3 points/match pour Nicolas. Et que dire de son adresse à longue distance ? Elle est d’une fiabilité rare si bien que le 1^er novembre dernier, il rentrait son 756^ème tir à 3 points sur ses 1843 tentatives (41%) en 18 saisons et 446 matchs, faisant de lui, le recordman français de la discipline devant Eric Micoud (755 paniers marqués en 2004 en 11 saisons). Du haut de sa longue expérience du basket français, Nicolas Lang peut contempler un solide palmarès avec 2 titres de Champion de France en 2012 avec l’Elan Chalon et en 2016 avec l’ASVEL, 2 Coupes de France en 2012 et 2016, 1 Semaine des As en 2012, finaliste de l’EuroChallenge en 2012 et vainqueur du concours à 3 points au All-Star Game 2022 et que l’on reverra le 29 décembre prochain dans ce même concours à l’Accor Aréna de Bercy. Avec près de 200 matchs joués avec le maillot du CSP Limoges sur les épaules, il a resigné jusqu’en 2027 pour que son expérience et son leadership guident toute l’équipe limougeaude vers le renouveau.

ⓒ CSP Limoges

LA JOURNEE #12 DE BETCLIC ÉLITE

Après 11 journées, Cholet et Paris Basket restent en grande forme et empilent 9 victoires chacun. L’ASVEL et Bourg suivent. Le SQBB patine, Dijon, le BCM et Nanterre retrouvent des couleurs et La Rochelle n’y arrive toujours pas.

A Strasbourg, le Cholet Basket continue d’empiler les victoires (83-94) mais perd en début de match et pour 2 mois environ, son intérieur Jamuni McNeace sur blessure au mollet. Bousculé par Monaco jusqu’au dernier ¼ temps, le Paris Basketball a arraché la prolongation pour finalement s’imposer dans une Adidas Aréna bouillante (111-104, a.p.) pour un 14^ème succès de suite toutes compétitions confondues. Pour son 3^ème match de la semaine, l’ASVEL a disposé du Limoges CSP (84-69) dans un match parfaitement maitrisé par les Villeurbannais. Longtemps en contrôle, Bourg en Bresse a bien faillé se faire piéger par le MSB Le Mans revenu à égalité dans le 3^ème quart-temps. Mais le collectif burgien a fait un gros travail dans le final (94-87), infligeant ainsi une seconde défaite consécutive aux Sarthois. Si l’Elan Chalon pointait en fond de classement avec seulement 2 victoires en 10 rencontres, l’arrivée d’Elric Delord à la tête de l’équipe a été salvatrice. L’équipe Bourguignonne a infligée une sévère défaite à une équipe de Saint-Quentin (91-63) incapable de réagir et qui traverse une période compliquée. Après sa victoire sur le fil à St Quentin, le BCM continue sur sa lancée grâce encore à un Chris Babb de gala en battant le Stade Rochelais (76-88). Nanterre 92 s’est bien relancé en dominant largement le SLUC Nancy à domicile (97-75). Un net succès qui met fin à la belle série du club lorrain. La JDA Dijon respire mieux après avoir remporté une victoire extrêmement précieuse au Portel (72-84) pour revenir dans une zone plus confortable du classement.

INTERVIEW

Après la victoire du SQBB contre le Kolossos de Rhodes mercredi dernier, Noah Kirkwood qui a repris la compétition à cette occasion, a pu répondre à mes questions.

« Au nom de notre équipe, nous remercions nos supporters pour le soutien qu’ils montrent lors de nos matchs »

Q : Avant de venir jouer en France, je suppose que tu connaissais déjà le championnat de basket-ball français, mais connaissais-tu Saint-Quentin ?

R : Je ne connaissais pas Saint-Quentin avant de venir jouer en France. J’étais plutôt concentré sur le championnat national allemand et la Ligue des champions à l’époque. J’avais un bon ami à moi, Johnny Berhanemeskel, qui jouait pour le BCM et un autre ancien coéquipier, « Ike » (Ike Udanov), qui jouait pour Limoges. Je connaissais donc ces clubs et bien sûr Monaco, Paris, l’ASVEL ainsi que Dijon car nous les avons également affrontés en Ligue des champions (BCL) l’année dernière avec mon équipe de Bonn. Une fois que j’ai entendu parler du club et que j’ai fait mes recherches, il m’a été facile de voir le succès et les victoires que ce club obtient chaque année.

Q : Comment t’es-tu acclimaté à la vie ici et au rythme du basket à Saint-Quentin ?

R : C’était difficile pour moi au début. C’est la première fois de ma vie que j’emménageais dans un pays et une ville où la plupart des habitants ne parlent pas ma langue maternelle. J’ai donc pratiqué mon français tous les jours, ce qui a été formidable. Mes coéquipiers et mes entraîneurs m’ont aidé à faire ma transition ici et c’était beaucoup plus facile ainsi. En ce qui concerne le basket, mon rythme a pris une pause lorsque je me suis blessé en octobre. C’était la première blessure sérieuse de ma carrière de joueur. Donc ce n’était pas facile, surtout quand je pensais aider mon équipe à démarrer la saison. Heureusement, j’ai eu une excellente équipe médicale qui m’a soutenu et m’a remis à 100 %.

Q : Es-tu surpris par le niveau de jeu proposé en France ?

R : Non, je ne suis pas du tout surpris. En jouant en Allemagne, je savais que le championnat français était fort et ayant déjà joué contre Dijon avec Bonn en BCL, je savais qu’il y avait de grands joueurs dans ce championnat (y compris le seul et unique Giovan 😉). Je pense que la plus grande différence est l’athlétisme et la taille des joueurs. Pour quelqu’un qui essaie toujours de jouer la meilleure compétition, avoir trois équipes d’Euroligue dans son championnat est quelque chose que j’attendais aussi avec impatience.

Q : Tu viens de reprendre la compétition, tu dois être heureux de cela et surtout, comment te sens-tu après cet arrêt ?

R : Je suis extrêmement heureux d’être de retour et de porter à nouveau le maillot du SQBB. Ce furent deux longs mois et lorsque ton équipe connaît du succès, tu veux en faire partie. Au contraire, lorsque l’équipe connaît des revers, tu veux revenir sur le terrain encore plus vite. Donc, garder patience et laisser le temps à cette blessure de guérir a été la partie la plus difficile du process. Je me sens beaucoup mieux chaque jour et je comprends qu’il faut du temps pour revenir à 100 %. Je suis juste reconnaissant d’avoir un staff technique et un club qui croient en moi et qui voulaient que je sois de retour sur le terrain quand j’étais sûr de pouvoir le faire.

Q : Vous venez de gagner en BCL contre Kolossoss de Rhodes, j’imagine que cette victoire est bonne pour le moral de l’équipe ? Cette victoire a du vous rendre heureux ?

R : Oui, c’est une très belle victoire d’équipe. Après deux défaites difficiles en Betclic ELITE, nous avions profondément besoin de cette victoire. L’entraîneur m’a également dit dans le vestiaire que c’était la première victoire à l’extérieur du club dans l’histoire des compétitions internationales. Donc faire partie de l’histoire, quelle que soit son ampleur, est toujours quelque chose de spécial. Cette victoire m’a fait plaisir aussi car elle nous permet de nous qualifier pour les huitièmes de finale, ce qui est un objectif du club depuis le début de la saison.

Q : Après 2 défaites en Championnat de France mais un bilan positif de 6 victoires pour 5 défaites, comment voyez-vous les prochains matchs notamment celui de ce soir et la suite du championnat pour le SQBB ?

R : En toute honnêteté, nous ne sommes pas satisfaits de ce 6-5. Même si c’est un bilan positif, à nos yeux, nous devrions avoir une ou deux victoires de plus. Ceci étant dit, il faut donner du crédit à nos adversaires et au championnat compétitif dans lequel nous évoluons. Chaque défaite nous a permis de progresser pour améliorer nos faiblesses et finalement grandir de nos erreurs. Je ne regarde pas beaucoup nos prochains matchs dans le calendrier, je me concentre uniquement sur le match de ce soir honnêtement. S’il y a une chose que ma blessure m’a apprise, c’est qu’aucun match n’est garanti. Je suis donc beaucoup plus présent dans l’instant présent et je vais apprécier d’avoir l’opportunité de rejouer au basket à Saint-Quentin. Jouer devant notre formidable public du SQBB et essayer d’aider à remporter une victoire, c’est tout ce à quoi je pense.

Q : Que penses-tu de l’ambiance et de la ferveur au Palais des Sports et de l’engagement des groupes de supporters envers vous ?

R : L’ambiance est incroyable depuis que je suis ici. On peut dire dès le premier match que j’ai joué que les fans comprennent le basket-ball et se soucient des joueurs du SQBB. Lorsque vous avez une base de fans dévouée à votre succès, cela vous pousse à vous améliorer et à vous efforcer de gagner à chaque match. Je tiens à les remercier pour leur soutien continu malgré notre incapacité à convertir notre jeu en victoires ces deux derniers matchs. Je sais que ce match apportera une intensité et des efforts qui seront clairs dès le début du match. Et au nom de notre équipe, nous les remercions tous pour le soutien qu’ils montrent non seulement lors de nos matchs, mais également lors d’événements locaux à Saint-Quentin comme au magasin Leclerc et en nous disant bonjour en ville. Nous remarquons tout et apprécions profondément leur amour et leur soutien.

DU CÔTÉ DE L’ASSOCIATION

Match des Espoirs ELITE cet après-midi entre le CSP Limoges et SQBB-JSC à 14 heures.