SOIR DE MATCH 🆚 LA ROCHELLE

L’ENJEU DU MATCH

Unis pour gagner

Samedi dernier, après un gros combat, le SQBB a fini par céder dans les ultimes minutes de jeu contre une solide équipe du Mans. Malgré les bonnes intentions des hommes de Julien Mahé, le match a fini par filer dans les doigts des saint-quentinois. Mais les Phenix ont retrouvé des valeurs collectives et de combativité qui leur ont fait défaut ces derniers temps, de quoi se redonner de grands espoirs de qualification pour le play-in. Et ça commence ce soir avec la réception de La Rochelle. Même si cette équipe ferme la marche du classement de Betclic ELITE, il faudra tout de même s’en méfier car elle voudra très certainement quitter l’élite du basket français sur un acte de bravoure. Avec seulement 4 victoires au compteur, les Rochelais ont obligé bien des équipes à puiser dans leurs réserves pour les battre. Alors méfiance, un animal blessé peut être dangereux. Pour gagner ce soir, les Phénix auront besoin de chacun de leurs supporters pour faire vrombir ce volcan à un niveau sonore encore jamais atteint ici. Unis pour gagner. #ENSEMBLE.

L’ADVERSAIRE

Le défi de La Rochelle

Après 2 saisons en PRO B très réussies avec un titre de champion de France la saison dernière, le Stade Rochelais Basket parvenait à se hisser dans l’élite du basket français et pouvait rêver à un avenir radieux. Cependant, les Rochelais vont découvrir petit à petit que le très haut niveau du basket français est très exigeant. La saison imaginée par le club et ses supporters ne s’est finalement pas déroulée comme prévu. Avec des moyens limités pour la division, Coach Cortey a vu partir certains de ces joueurs majeurs comme Tray Buchanan, le MVP de PROB, vers Le Mans. S’il a réussi à conserver un joueur par poste de la saison précédente, il a dû aussi composer avec une série de paris. Rapidement dépassé par le niveau de jeu de la Betclic ELITE, le Stade Rochelais devra repartir au niveau inférieur pour continuer sa structuration et son développement sportif. Mais ce n’est que partie remise pour une ville et un club pas seulement amoureux de son équipe de rugby mais aussi de celle de basket.

A SURVEILLER

Un Moore peut en cacher un autre

Au SQBB, on connait bien Khalid Moore (24 ans – 2.01 m). En face, il y a un autre jeune joueur qui porte ce même nom sans aucun lien de parenté. Clifton Moore (25 ans – 2.08 m) joue, comme son homonyme Khalid, sur les postes d’intérieurs. Formé aux Etats-Unis dans sa jeunesse au poste de meneur, sa grande taille l’a fait basculer progressivement vers celui de pivot. Doté de belles qualités balle en main, il aime jouer dos au panier et tirer à mi-distance. Après quatre années en NCAA, il rejoint, pour sa première saison professionnelle, le Royaume-Uni et le club écossais de Glasgow (Caledonia Gladiators) avec qui il dispute la FIBA Europe Cup et s’approprie le All-Defensive Team de la British Basketball League. C’est à La Rochelle que ce joueur a décidé de prolonger son expérience européenne en début de saison et de s’y affirmer pour la suite de sa carrière.

LA JOURNEE #28 DE BETCLIC ELITE

L’épilogue de la saison régulière de Betclic ELITE approche à grands pas mais n’a pas encore délivré son classement final. Le TOP 6 semble se dessiner en même temps que la lutte pour le play-in fait rage. Limoges n’est pas encore maintenu, Le Portel s’accroche et s’en est terminé pour La Rochelle.

Dans le choc de haut de tableau, c’est l’ASVEL qui renverse la table à la Meilleraie face à une équipe de Cholet Basket diminuée (94-75). Après s’être fait peur une partie du match, le Paris Basketball s’est finalement imposé sur le parquet de Limoges CSP (71-78) en privant le Cercle Saint-Pierre de valider son maintien. Sortant d’une série de quatre défaites de suite, la JL Bourg a retrouvé le chemin de la victoire en même temps que sa qualification pour les playoffs en asphyxiant une équipe du Portel (98-69) qui se dirige vers les playoffs de PRO B. Le Mans Sarthe Basket se rapproche d’une qualification directe en playoffs après s’être imposé sur le volcan saint-quentinois au terme d’une rencontre très disputée jusqu’à la dernière seconde (89-91). Pourtant en forme ces derniers matchs, le BCM Gravelines-Dunkerque n’a pas su résister à la JDA Dijon qui se positionne favorablement pour le play-in (93-77). Un autre club bourguignon, L’Élan Chalon, s’est ouvert la voie du play-in en maitrisant parfaitement la SIG Strasbourg (86-78) qui voit ses espoirs de phases finales s’envoler. Du côté de la Lorraine, c’est le SLUC Nancy qui fait un grand pas vers la qualification pour le play-in après avoir dominé Nanterre 92 (96-81).

La rencontre La Rochelle contre Monaco se jouera le 13 mai prochain.

INTERVIEW

Pour son dernier match de la saison régulière à domicile, Julien Mahé partage sa vision pour la fin de saison et revient sur ses 5 années à la tête du SQBB.

« Faire progresser ce club est une fierté pour moi »

Q : Le match de samedi (La Rochelle) et celui de la semaine prochaine (Limoges CSP) sont des matchs cruciaux pour espérer prendre part au play-in. Même si les adversaires peuvent sembler à notre portée, La Rochelle et Limoges se battront jusqu’au bout de la saison. Comment préparez-vous ces rencontres ? Et plus précisément, qu’est que tu vas dire à tes joueurs juste avant de rentrer sur le parquet ce soir face à La Rochelle ?

R : Déjà pour nous, nous prenons match après match donc je ne suis pas du tout encore à Limoges mais simplement sur celui de La Rochelle. Aujourd’hui, on a encore toutes nos chances pour se qualifier pour le play-in, on a notre destin entre nos mains. Cela nécessite une mais certainement 2 victoires si on veut être positionné correctement et si on veut continuer d’avoir notre destin en mains. Nous sommes dans une série difficile sur cette phase retour mais il faut rester positif et y aller avec un maximum de confiance et d’engagement pour aller chercher ces victoires qui nous manquent pour obtenir une qualification.

Q : Quelles sont les raisons pour lesquelles il faudra se méfier de La Rochelle vendredi ?

R : La première chose, c’est qu’il faut se méfier de nous-mêmes je dirais, on n’est quand même pas très reluisant depuis quelques semaines. Il n’y a pas de raison d’être en sur confiance mais d’avoir le niveau de confiance juste, avoir le bon curseur. C’est déjà le premier sujet avant l’adversaire. Maintenant pour parler de l’adversaire, même s’ils n’ont pas toujours été récompensés, ils sont quand même dans les matchs, vraiment. Ils sont proches et ça nous ressemble aussi un peu sur la phase retour c’est qu’on n’est pas loin mais on n’arrive pas à avoir suffisamment de victoire. Pour La Rochelle, c’est un peu la même chose donc ils sont dangereux. Ils pensent jouer leur dernière carte. C’est une équipe qui peut être dangereuse par sa capacité à avoir une défense très spécifique. L’effectif a été un petit peu modifié et ils ont un niveau athlétique et d’agressivité sur les « un contre un » supérieur à nous. Ils sont dans les matchs, ils sont allés gagner à Nanterre, ils sont proches de gagner à Strasbourg. Ça sera un match difficile.

Q : Il reste 2 matchs à jouer pour clôturer la saison régulière avant de participer, on l’espère, au play-in. Mais si tu devais déjà tirer un premier bilan de cette saison aussi bien Betclic ELITE qu’en BCL, que retiens-tu ?

R : Oh, c’est difficile pour moi de faire un bilan quand la saison n’est pas terminée. La qualification ou la non-qualification en play-in prendra une part très importante dans le bilan final. Voilà, ce qui est sûr, c’est que pour l’instant, ce qu’on peut dire c’est qu’on a une saison en 2 temps, avec un premier temps avec vraiment beaucoup de choses très intéressantes. Une première phase où l’on a, je trouve, très bien géré à la fois le championnat de France et la Coupe d’Europe alors que c’était une vraie interrogation pour tout le monde et que beaucoup pensait qu’on aurait du mal et finalement on l’a bien fait. On a été confronté à des niveaux très très élevés en BCL, on a joué 2 des 4 équipes qui vont disputer le Final Four (Ce week-end à Athènes). Je pense que les gens ne se sont pas bien rendu compte du niveau de l’adversité que nous avions face à nous. Dans le même temps, on a réussi à faire une phase aller très propre en championnat, se qualifier et faire une demi-finale de Leaders Cup. C’est très positif. La seconde partie de saison, depuis février, est beaucoup moins reluisante. Il y a plein de raisons mais on est encore en mesure de se qualifier pour la phase finale. Voilà, pour moi, il y a 2 tendances cette saison.

Q : Tu as pris la décision de quitter le SQBB à la fin de cette saison, que retiendras-tu de ces 5 ans passés au SQBB ? Quels sont les points marquants et les matchs qui te resteront comme les plus importants ici ?

R : Une fois encore, c’est important pour moi de dire que faire le bilan avant la fin, ce n’est jamais évident. Ce que je peux te dire, c’est qu’évidemment, partir est une décision très difficile pour moi après 5 ans ici et tout ce qu’on a vécu. Ce qui est sûr aussi, c’est que la fin de saison ne changera rien de la vision globale de 5 saisons exceptionnelles aussi bien sur le plan sportif qu’humain. Arriver dans un club et dans une ville qui a cette passion pour son équipe et obtenir autant de résultats, c’est tout ce dont peut rêver un coach. Obtenir des résultats et faire progresser le club entre le moment où je suis arrivé et le moment où je pars, c’est une fierté pour moi. Je pense et j’espère surtout que la fusée est lancée et que ça va continuer.

Q : Qu’est que tu aurais voulu faire ici mais que tu n’as pas eu le temps de faire ou peut-être les moyens de développer ?

R : Oh je n’ai pas réfléchi comme cela. Ce n’est pas un départ par mécontentement ou quoi que ce soit d’autre, c’est un départ parce que c’est un cycle qui se termine, ce sont des opportunités et c’est la vie. Je ressens que c’est le moment mais je n’ai aucun regret et je n’en veux à personne. Je pense que tout le monde a fait le maximum pendant ces 5 années pour faire avancer le club.

Q : Maintenant, tu t’es fixé de nouveaux objectifs ailleurs. Comment vois-tu la suite de ta carrière ?

R : J’ai appris dans ce métier qu’il fallait rester vraiment les pieds sur terre, rester humble et de travailler du mieux possible. On sait qu’il y a beaucoup de critères que l’on ne maîtrise pas. Donc, je vais continuer ma carrière en France avec de nouveaux objectifs. Tu sais, je pense que mon parcours au SQBB montre bien que tout est possible dans un sens comme dans l’autre. Début février 2020, la première fois qu’on s’est rencontré, Christian, si on s’était dit que dans 5 ans tu m’appellerais après tout ce chemin-là, on n’y aurait pas cru une seule seconde. Personne, absolument personne n’y aurait cru. Donc ça veut dire que tout est possible. Mais je connais aussi la fragilité de la carrière d’un coach donc j’y vais pas à pas. Et je verrais bien de quoi l’avenir sera fait.

Q : Tu as toujours eu un immense soutien du public, tu l’as d’ailleurs souvent dit en conférence de presse d’après-match. Qu’aimerais-tu dire à tes fans avant de partir ? Et est-ce que cette salle est si différente des autres en France ?

R : Assurément, assurément. Je pense qu’il y a eu une vraie montée en puissance puisque là encore, je pense qu’entre février 2020, quand nous avons reçu Blois (11/02/2020 – 75-79 a.p.), il y avait 1.500 personnes dans la salle. Je m’en souviens très bien. Ce qui me rend le plus fier, c’est d’avoir les gens que je rencontre dans la rue, pas obligatoirement dans la salle, mais dans les rues de St Quentin et à qui on a fait revivre ce qu’ils ont vécu il y a un peu plus de 30 ans pour les plus anciennes générations. Et puis d’avoir amené la nouvelle génération dans la salle, voilà, c’est ça qui me rend le plus fier. St Quentin est une ville passionnée de basket. Moi, j’ai pris beaucoup, beaucoup, beaucoup de plaisir à partager cette passion avec eux. Je ne pense pas que cette passion-là, on la retrouve ailleurs en France. Mais les dernières semaines montrent aussi qu’il faut parfois savoir rester mesuré et ne pas oublier d’où l’on vient et qui nous sommes. C’est bon pour tout le monde, à la fois pour les joueurs, le staff, les dirigeants et pour les supporters. Ces dernières semaines, plus difficiles, m’apprennent beaucoup mais n’enlèvent pas grand-chose à ce que j’ai pu vivre pendant 5 ans ici. Surtout ce qui m’a marqué, c’est la montée en puissance du club. Il y a eu une montée en puissance à partir du match de Coupe de France contre le BCM avec 3 prolongations il y a quelques années. On a commencé après ce match à avoir de très bons résultats même si on en avait eu la 1^ère année mais on jouait à huis clos et je pense qu’à partir de ce moment-là, j’ai vraiment ressenti quelque chose, je pense qu’à partir de là, c’est monté en puissance. On sait qu’on doit beaucoup au public sur nos résultats des dernières saisons, je ne peux que les remercier et leur souhaiter le meilleur pour la suite.